La parution de l’Arrêté du 10 octobre 2022 modifiant l’arrêté du 6 avril 2011 relatif au management de la qualité de la prise en charge médicamenteuse et aux médicaments dans les établissements de santé, peut enfin permettre aux services d’HAD d’être sereins lors des évaluations. En effet, les professionnels de ces établissements savent bien combien il était difficile jusque-là d’être en phase avec les exigences règlementaires et recommandations de bonnes pratiques. Comment expliquer à un patient et son entourage, autonome dans la prise en charge de ses traitements, qu’au cours de sa période d’hospitalisation à domicile, il ne pouvait plus gérer seul ses traitements ? Certes, des recommandations de bonnes pratiques permettaient de faire face à cette difficulté avec une organisation très précise et minutieuse mais la sérénité n’était pas de mise au moment des évaluations de la prise en charge médicamenteuse par manque de clarté de la législation.
Cela est de l’histoire ancienne à présent puisque cet arrêté reconnait enfin la possibilité d’auto administration des traitements par le patient. Les infirmières et infirmiers sont même légitimés à « tracer » la prise des traitements « a posteriori », point qui soulevait lui-aussi des désaccords jusqu’ici.
Pour appliquer au mieux ces nouveaux principes, la HAS a publié un guide de bonnes pratiques « Le patient en auto administration de ses médicaments en cours d’hospitalisation (PAAM) »(juillet 2022) et une version synthétique.
Le patient s’engage, s’implique pour être acteur de sa prise en charge, les soignants évaluent son niveau d’autonomie et l’accompagne si nécessaire. Les décisions sont concertées, éclairées, prises à la lumière d’une évaluation des risques. L’organisation est propre à l’établissement ( avec ou sans PUI, avec IDE salariés ou libéraux, avec du matériel pour sécuriser le stockage, etc.). Une reconnaissance de la capacité des établissements d’HAD à gérer en intégrant la sécurité de la prise en charge médicamenteuse son processus.
